16 MARS 2007, MEETING DE MICHEL VAUZELLE A CARROS

Chers amis, chers camarades,

C’est avec un grand plaisir que je m’exprime ce soir au nom du Mouvement Républicain et Citoyen en présence de Michel Vauzelle et aux côtés de tous les partenaires de cette campagne.

Il m’a semblé que la présence parmi nous ce soir du Président de notre région Provence Alpes Côte d’Azur, compte tenu des positions qu’il a souvent défendues, était une bonne occasion pour que nous parlions d’Europe, de Méditerranée, et aussi de la nation.

Je veux parler de nation, parce que, alors que le candidat de l’UMP flirte dangereusement avec l’idée que l’immigration serait une menace pour l’identité nationale, nous savons, ici, dans notre région riche de tant d’apports, d’une si grande diversité, que notre identité nationale n’a rien à voir avec nos origines.

Je veux parler d’Europe et de Méditerranée, parce que l’histoire et la géographie ont placé notre région au carrefour de ces deux grands espaces.

La nation, l’Europe, la méditerranée, ces thèmes sont au cœur du pacte présidentiel de Ségolène Royal et pour nous, au MRC, autour de Jean-Pierre Chevènement, ils ont une résonance particulière.

Alors, la proposition ambiguë, et à vrai dire nauséabonde, faite par Nicolas Sarkozy de créer un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, a donné à Ségolène Royal une nouvelle occasion de parler de la nation, lors de sa rencontre avec des artistes des intellectuels et des scientifiques le 12 mars au gymnase Japy à Paris.

Et la nation, Ségolène Royal en parle bien.

Ecoutons-là : « la nation ne distingue ni blancs ni noirs, ni jaunes, ni catholiques, ni athées, ni juifs, ni musulmans. Nous sommes tous des citoyens de la République française à égalité de droits et de devoirs […] Nous ne sommes pas une communauté, nous sommes le peuple français. […] Avec moi, l’identité nationale ne disparaîtra pas dans la mondialisation ou le repli sur soi ».

Voilà une des forces de Ségolène Royal : avec elle, la gauche se réapproprie l’idée de nation.

Parce qu’en France, depuis la grande Révolution, l’identité nationale ne se réfère à aucune appartenance religieuse, ethnique, terrienne.

L’identité nationale, c’est l’identité républicaine.

La nation citoyenne, c’est la conscience d’un destin commun, l’adhésion à des valeurs communes pour des citoyens égaux en droits et en devoirs.

N’oublions jamais que c’est cette idée de la nation républicaine et de son message universel qui sans doute guida ces immigrés qu’étaient les membres du groupe Manouchian exposés sur cette affiche rouge sous laquelle, comme nous le rappelle Aragon, des mains écrivirent « mort pour la France ».

Parmi nos valeurs, parmi celles qui cimentent l’identité républicaine, la laïcité est l’une des plus fondamentales.

Ecoutons ce que pense Nicolas Sarkozy de la laïcité en nous penchant sur son livre « la république, les religions, l’espérance » écrit en 2004.

Je cite : «on ne peut pas éduquer les jeunes en s’appuyant exclusivement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républicaines […] la dimension morale est plus solide, plus enracinée, lorsqu’elle procède d’une démarche spirituelle, religieuse, plutôt que lorsqu’elle cherche sa source dans le débat politique ou dans le modèle républicain […]

la morale républicaine ne peut répondre à toutes les questions ni satisfaire toutes les aspirations ». Fin de citation.

Eh bien Monsieur Sarkozy, nous n’avons pas la même conception de la république.

Quant à l’autre candidat de droite,

(oui je vous rappelle qu’il y a deux candidats de droite dans cette élection : mais ça n’a rien de nouveau ; Bayrou ne vient qu’après Poher, Giscard, Raymond Barre, Balladur…).

Il n’y a pas de honte à représenter cette « deuxième droite », libérale, terrienne, chrétienne, mais encore faut-il l’assumer, et ne pas se présenter aux citoyens comme un rebelle antisystème quand on est l’héritier politique de Jean Lecanuet.

Mais qui s’en souvient encore?

François Bayrou, donc qui se dit laïc et se veut consensuel, n’a pas trouvé mieux lorsqu’il était ministre de l’Education nationale, que de ranimer la guerre scolaire en voulant réformer la loi Falloux pour permettre un financement accru des écoles privées par les collectivités locales.

On sait à quel point il fut désavoué.

 

Il est un autre sujet, et de taille, sur lequel nos désaccords sont profonds avec le candidat de l’UDF : c’est celui de la construction européenne.

Alors que Bayrou ne propose que de réécrire un texte « plus lisible » sans évoquer aucun changement de fond, Ségolène Royal, elle, prenant acte du vote des Français au référendum, propose de réorienter la construction européenne au service de la croissance et de l’emploi.

Pour cela, elle souhaite se donner les moyens de toucher aux véritables leviers d’action.

Ces objectifs figurent dans le pacte présidentiel que nous défendons :

-réformer les statuts de la banque centrale européenne pour lui assigner un objectif de croissance et d’emploi,

-créer un gouvernement économique de la zone euro pour une politique de croissance coordonnée,

-construire une Europe qui protège et se protège,

-proposer à nos partenaires un protocole social,

-relancer une politique industrielle ambitieuse,

-mettre en route des politiques communes dans de grands domaines comme celui de la recherche.

Voila notre ambition.

Voila la différence.

Voila pourquoi aux ouvriers, aux employés, à tous les citoyens qui s’inquiètent et qui souffrent de la fuite quotidienne de nos industries et de nos emplois, nous devons faire savoir que seule cette politique est porteuse d’une véritable alternative.

 

 

Parlons du monde à présent puisque, comme le rappelait Ségolène Royal à Villepinte, citant Malraux, « la France, c’est plus que la France, c’est ce drôle de pays qui n’est jamais aussi grand que lorsqu’il l’est pour tous les hommes ».

Parce que notre idéal républicain est porteur de valeurs universelles, nous devons continuer de parler au monde.

La vision du monde que Ségolène royal veut défendre au nom de la France, c’est celle d’un monde multipolaire, qui refuse le choc des civilisations.

Et ici, dans notre région, c’est bien sûr la nécessité du dialogue entre le Nord et le Sud qui s’impose comme une évidence.

Nous savons mieux que quiconque combien la coopération euroméditerranéenne est une nécessité absolue.

Nous savons combien le codéveloppement est porteur d’espoirs pour nous et nos voisins de la Méditerranée et de l’Afrique.

Nous savons que ce monde multipolaire que nous appelons de nos vœux sera le meilleur rempart contre les fanatismes, et le vrai garant de la paix.

Alors, chers amis, chers camarades,

Si ceux d’en face essaient de brouiller les pistes,

Si ceux d’en face n’assument pas qu’il sont de droite,

Si ceux d’en face essaient de nous faire oublier de quel camp ils viennent,

Nous, nous savons quel camp est le nôtre.

C’est celui du progrès social.

Et ce n’est pas par hasard que nous entonnons, dans nos réunions publiques, ce beau chant de Bella Ciao, ce chant de résistance et de liberté qui symbolise si bien à la fois notre idéal et notre ouverture vers la Méditerranée.

Et, je n’en doute pas, pour la victoire de la gauche, nous chanterons aussi la Marseillaise, cet autre chant de liberté, comme avant nous les révolutionnaires, les résistants et les opprimés, en France et dans le monde entier.

Chers amis, chers camarades, avec Ségolène Royal, défendons le pacte présidentiel, défendons ces propositions de la gauche unie,

Pour la victoire!