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18 JUIN

Hier, nous commémorions l’appel du 18 juin et, comme à chacune de ces commémorations officielles, depuis mon élection au Conseil régional, je déposais une gerbe au nom du Président Vauzelle au monument aux Morts de La Trinité.

Malheureusement, ces cérémonies ne rassemblent dans de nombreuses communes qu’un nombre assez restreint de nos concitoyens. Ces rappels historiques qui rythment l’année sont pourtant l’un des moyens de consolider le « vivre-ensemble » républicain, ce sentiment commun d’appartenance qui repose, dans la conception républicaine de la Nation, sur l’adhésion à des valeurs communes.

L’intérêt de commémorer l’appel du 18 juin, de réécouter les intervention de de Gaulle à la BBC, c’est de tirer leçon de ce message de courage et d’espoir délivré par un général peu connu, au parcours  ne l’ayant pas spécialement préparé à être un insoumis, mais qui sut incarner, face aux atrocités commises pendant l’Occupation, le refus du renoncement et du déshonneur, et même la France elle-même, résistante puis libérée.

A titre personnel, je nourris depuis toujours pour cette période de l’Histoire un intérêt particulier, assurément en lien avec l’engagement de mes deux grands-pères dans la Résistance, dont j’ai pris cette année le temps de retrouver la trace dans les archives familiales.

En voici deux extraits.

 

Pierre Caravéo

D’abord une lettre qu’écrivit le Docteur Georges Rosanoff, chirurgien niçois réputé et grand résistant, dont une rue de Nice porte le nom, pour rendre hommage à l’action de mon grand-père maternel, Pierre Caravéo, pendant les années noires de l’occupation à Nice : « j’ai connu Pierre Caravéo en 1942-43 comme Secrétaire de Police du 4ème arrondissement. M. Caravéo m’a établi une vraie « fausse » carte d’identité qui m’a permis d’échapper à la Gestapo qui m’avait arrêté, et à ma connaissance il en a établi plusieurs autres à des personnes traquées. Il a par ailleurs échangé de nombreuses cartes estampillées contre des cartes normales. Ce faisant il a fait, à ses risques et périls acte de résistant et nombreux sont ceux qui comme moi lui doivent la vie sauve.

signé Dr G. Rosanoff« .

 

René Polski

Quant à mon grand-père paternel, René Polski, il fut décoré le le 23 octobre 1945, par décret signé du Général de Gaulle,  de la Médaille de la Résistance, et j’ai retrouvé le texte qui accompagne le diplôme :

« Fait partie du groupe Libération et du groupe Combat à Nice. Puis chef d’une sizaine de sections de parachutages. Travaille à la Sizième avec Albert. Affecté au service Faux-Papiers du Mouvement de Libération Nationale. Adjoint de Maurice Loebenberg (Cachoud) spécialement chargé des rapports avec les imprimeurs. Impression de cartes d’alimentation, permis de conduire, carte grise. Fabrique de faux cachets. Impression de Libération du 14 Juillet.

Après l’arrestation de Maurice Loebenberg, continue le travail des faux-papiers sous la direction de Thibault. »

Et puisque j’étais dans les commémorations, je me suis repassé, pour la énième fois, ce morceau d’anthologie qu’est le discours d’André Malraux pour l’accueil des cendres de Jean Moulin au Panthéon, et je me suis mis à espérer que mes enfants, quand ils en auront l’âge, seront aussi sensibles que moi aux trémolos dans la voix de Malraux…

Le discours de Malraux ici