NUCLEAIRE : NE PAS LAISSER L’EMOTION BALAYER LA RAISON

Voici le texte de mon intervention à l’assemblée plénière du conseil régional du 29 avril, à propos de la motion : « pour une meilleure prise en compte du risque nucléaire dans notre région ».

J’ai refusé de prendre part au vote sur cette motion, comme l’ont fait aussi quatre autres élus du groupe Socialiste, Radical et Républicain, ainsi que les élus du groupe Front de Gauche :

Monsieur le Président,

Le débat sur les priorités à adopter pour l’avenir de la politique énergétique de notre pays traverse les groupes de la majorité et la plupart des partis.

Nous sommes, comme nos concitoyens, actuellement sous le choc, légitimement émus par la catastrophe de Fukushima.

Or, il n’est jamais bon de décider sous le coup de l’émotion, et la tradition de la gauche conduit plutôt à fonder une position sur la Raison.

Chacun mesure les risques liés à l’exploitation du nucléaire civil, et encore plus après la catastrophe récente, même s’il faut rappeler que la quasi-totalité des morts de Fukushima sont des morts dûes aux conséquences directes d’une catastrophe naturelle.

Aujourd’hui, les immenses enjeux que représentent la nécessité d’une indépendance énergétique pour notre pays, la perspective de l’épuisement des ressources fossiles, le réchauffement climatique et la nécessité de produire en grande quantité de l’énergie non émettrice de gaz à effet de serre, rendent la proposition de sortie du nucléaire peu réaliste.

Il faut bien sûr poursuivre sans relâche la sécurisation des installations ; garantir la maîtrise publique exclusive de ces installations ; poursuivre et encourager la recherche d’excellence menée notamment dans notre région, concernant les nouvelles générations d’énergie nucléaire permettant à terme de s’affranchir de la question des ressources d’uranium ; développer le recherche sur les énergies alternatives et étendre leur production, sans s’illusionner cependant sur leur capacité de répondre à court terme aux enjeux de production d’énergie à grande échelle.

Ce n’est qu’avec raison et responsabilité que nous devons répondre aux questions de nos concitoyens. C’est pourquoi, à titre exceptionnel Monsieur le Président, comme élu du Mouvement républicain et Citoyen, je ne prendrai pas part au vote sur cette motion.