colloque industrie azuréenne

COLLOQUE SUR L’INDUSTRIE AZUREENNE

Ce soir, j’ai représenté la Région à un colloque organisé par les anciens élèves de Supélec, Centrale, HEC et Sciences Po sur le thème: « l’industrie azuréenne à l’horizon 2020 ». J’intervenais aux côtés d’industriels et de deux autres élus.

Voici le texte de mon intervention : voir aussi la vidéo

Mesdames, Messieurs,

 

C’est un plaisir pour moi de représenter la Région à l’occasion de cet échange sur l’industrie azuréenne de demain.

 

Vous le savez, les régions françaises ont vu leurs compétences en matière de développement économique renforcées par la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales.

 

La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est emparée de cette possibilité de manière ambitieuse, convaincue que la région est une échelle très pertinente pour déployer des programmes de soutien aux entreprises et développer des filières économiques qui sont sources d’innovation, d’excellence et d’emploi.

 

Je vais donc avant tout, brièvement, vous présenter les dispositifs que la Région a mis en place.

 

Ces 5 dernières années, notre Région s’est ainsi organisée pour accompagner le développement économique en menant un important travail d’observation et de diagnostic / puis en élaborant, de façon concertée, avec les acteurs économiques notamment, un Schéma Régional de Développement Economique (SRDE) et des schémas thématiques pour accompagner le développement touristique (SRDT), la diffusion des technologies de l’information (SRDSI), la structuration de son économie sociale et solidaire (PROGRESS) et plus récemment, à la demande de l’Europe, le soutien à l’innovation avec en octobre 2009 l’approbation de la Stratégie Régionale de l’Innovation ( SRI).

Ces schémas ont permis de définir des orientations stratégiques pour les politiques mises en œuvre dans l’ensemble de ces domaines.

 

Prochainement, dans ses travaux de révision du Schéma Régional du Développement Economique, la Région proposera de nouvelles voies pour encourager une économie responsable, ancrée dans ses territoires.

 

Très concrètement, cela se traduit sur le terrain, par de nombreux soutiens aux structures d’accompagnement des entreprises.

 

Par ailleurs le soutien de la Région se traduit aussi par des aides directes aux entreprises à travers des prêts à taux zéro, que sont le Prêt Régional pour la Création d’Entreprise (PRCE), le Prêt Régional pour la Transmission d’Entreprise (PRTE) et enfin, parce que nous vivons aussi des mutations économiques, en particulier industrielles, des Prêts Régionaux pour le Maintien de l’Emploi. Ce dernier dispositif est indexé sur l’emploi maintenu et créé.

 

Le financement de l’amorçage et du développement des entreprises est aussi un point fondamental sur lequel la Région a développé des outils, avec des partenaires.

 

La Région et OSEO disposent par exemple d’un Fonds Régional de Garantie pour des prêts bancaires sur des projets de développement.

 

Le Prêt Régional de Développement pour l’Emploi (PRDE) est l’outil privilégié de la Région pour accompagner le développement des PME/PMI des PRIDES, ces Pôles Régionaux d’Innovation et de Développement Solidaire) sur lesquels je reviendrai.

 

Par ailleurs, un fonds pour l’amorçage, le démarrage et l’expansion des projets innovants avec la création de la SAS Provence-Alpes-Côte d’Azur Investissement au capital de 12 M€ devrait être opérationnel d’ici quelques mois.

 

Mais au-delà des aides indirectes à travers le financement de structures sur les territoires et des aides directes aux entreprises, la Région a souhaité favoriser la mise en réseau et la mise en place de filières économiques fortes, des filières qui tirent l’économie, qui créent de l’emploi et qui permettent de construire ce que sera notre Région demain.

 

La période est difficile et tout ne peut pas se régler en Région.

La crise financière et économique, les mutations économiques liées à la globalisation de notre économie, l’immense concurrence pour notre économie que représente l’émergence déjà installée de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de la Russie (ces fameux « BRIC »), les délocalisations que nous connaissons, l’augmentation et l’instabilité du prix des ressources et des matières premières, les nouvelles contraintes environnementales et leurs nouvelles réglementations, tous ces enjeux impliquent la politique nationale et surtout, aujourd’hui, la politique européenne.

 

Mais si nous n’avions pas une politique incitative forte en Région, cela signifierait que nous baissons les bras devant ces « chocs » qui impactent notre économie. Or, il n’en est pas question.

 

Notre Région a donc innové et a décidé qu’elle soutiendrait la mise en réseau de ses entreprises avec ses organismes de recherche et avec ses universités.

 

Ces réseaux, ils permettent aux différents acteurs de se connaître et d’innover ensemble, car c’est souvent en partageant des savoir-faire qu’on peut proposer de nouveaux produits, de nouveaux services, et ouvrir de nouveaux marchés.

 

Ces réseaux, ils permettent aussi de se serrer les coudes pour passer les caps difficiles.

 

Ces réseaux, ce sont les PRIDES (pôles régionaux d’innovation et de développement solidaire) : 29 PRIDES sont aujourd’hui labellisés en Région.

Ils regroupent plus de 4 200 membres dont environ 3 600 entreprises et 185 000 emplois (soit 17% de l’emploi régional hors administration publique).

 

 

Les PRIDES viennent renforcer la politique des Pôles de compétitivité ; ils recouvrent des réalités économiques variées et concernent l’ensemble des secteurs d’activités de la région, notamment ceux relevant de l’industrie et des services à l’industrie à contenus techniques ou technologiques.

 

La Région a labellisé de nombreux PRIDES du secteur industriel comme par exemple le PRIDES Solutions et Systèmes Industriels (SSI) porté par l’APPIM qui fait un travail remarquable pour structurer le tissu industriel azuréen. Ce PRIDES fédère l’ensemble des entreprises régionales assurant la conception, la fabrication et la maintenance de tout ou partie de systèmes industriels faisant appel aux technologies de la mécanique et de la mécatronique.

 

 

Je vous encourage vivement à découvrir ces PRIDES.

Ils ont avant tout pour mission d’accompagner le développement des entreprises sur 5 leviers identifiés comme majeurs pour le dynamisme de notre économie régionale :

 

• Les projets innovants,

• Le commerce international,

• L’appropriation des TIC,

• Les ressources humaines et le développement des compétences,

• La Responsabilité de l’entreprise en matière sociale et environnementale.

 

Nous avons déjà engagé 70M€ pour soutenir notre politique « PRIDES » et ses entreprises adhérentes à travers plusieurs dispositifs.

 

Nos PRIDES sont encore jeunes et perfectibles et pourtant ils sont vraiment prometteurs. C’est ce qui ressort de l’évaluation que le cabinet CMI a mené, sur cette politique, en 2010.

 

Nous allons continuer de renforcer ces PRIDES, notamment en activant les échanges de bonnes pratiques entre eux.

 

Voila résumées brièvement nos actions les plus emblématiques.

 

 

Au-delà de l’action de la Région, il est particulièrement important que les pouvoirs publics s’attachent à mener une politique industrielle.

 

Pour pouvoir assurer la solidarité nationale, la protection sociale qui sont au cœur de notre pacte républicain,  il faut bien produire des richesses.

Notre pays et notre Région ne peuvent se permettre de devenir le simple parc de loisirs d’un monde qui produirait ailleurs ces richesses.

 

Les politiques monétaires et commerciales menées à l’échelon européen portent sans doute une lourde responsabilité dans la désindustrialisation qu’a connue notre pays, qui a vu la part de l’industrie dans son PIB dégringoler de 29% en 1982 à 22% en 1998 et 13% en 2009.

Il faut réfléchir à cela et redresser le cap.

 

Quant à notre département des Alpes Maritimes, son rapport historique à l’industrie est particulier.

Il n’a pas vraiment connu la révolution industrielle du XIXème siècle, et c’est surtout le tourisme qui a été le moteur historique de son développement, même si, élu de La Trinité, une commune située à l’entrée de la vallée du Paillon, traditionnellement industrielle, je sais que l’emploi industriel a pu être depuis longtemps d’une importance significative sur certains territoires de notre département et dans certains secteurs thématiques.

 

Mais, dans la deuxième partie du XXème siècle, notre département a eu l’immense opportunité de voir s’implanter ce qui est aujourd’hui encore le premier technopôle d’Europe, Sophia-Antipolis.

 

Aujourd’hui, vous le savez, l’industrie azuréenne représente 9% de l’emploi départemental, soit 36 000 emplois, et réalise un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros.

Les Alpes-Maritimes abritent le 2ème pôle industriel de Provence- Alpes-Côte d’Azur qui représente, à lui seul, 20% des emplois industriels régionaux.

 

De grands défis sont posés au territoire des Alpes-Maritimes à l’horizon 2020, puisque c’est cette date que vous avez choisie pour nos débats.

 

Le défi majeur est sans doute celui de ce qu’on peut encore appeler le « désenclavement ».

 

Si l’aéroport de Nice Côte d’Azur, 2ème aéroport de France, est à coup sûr un atout considérable, on ne peut se satisfaire des doutes qui pèsent encore sur la réalisation de l’indispensable Ligne  ferroviaire à Grande Vitesse vers Paris.

A cet égard, si la Région est favorable depuis toujours à la création d’un arc méditerranéen de Barcelone à Gênes, il est évident que Gênes ne peut pas être le seul horizon des Azuréens.

 

Un autre défi est celui de l’Opération d’Intérêt National d’aménagement de la Plaine du Var, dont il faut veiller à ce qu’il amène une complémentarité et une synergie avec Sophia Antipolis notamment, et non pas une concurrence stérile qui ne pourrait que desservir le développement de l’économie azuréenne.

 

Au contraire, il faut encourager sur ces deux sites une fertilisation croisée entre la recherche et la production, ces deux piliers de l’industrie dont il faut conserver la présence sur notre territoire.

 

Si nous savons relever ces défis, nous pourrons accompagner notre Région, charnière entre l’Europe et la Méditerranée,  dans sa marche vers le progrès.

 

C’est l’affaire de tous, celle des entrepreneurs, celle des collectivités, celle des pouvoirs publics.

Sachons être à la hauteur.

 

Je vous remercie.