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DES TROTTOIRS DU BOULEVARD AU CANIVEAU

Drôle d’ambiance hier soir au conseil municipal de La Trinité.
Une fois n’est pas coutume, la salle du conseil était pleine à craquer. Le public nombreux n’était, pour sa plus grande partie, pas venu pour écouter le débat d’orientations budgétaires prévu à l’ordre du jour, mais, à l’invitation du collectif trinitaire, ils attendaient avec impatience que soit abordée la question écrite, relative au projet de réaménagement du boulevard Général de Gaulle, que j’avais fait déposer en mairie, au nom du groupe Trinité solidaire et citoyenne, pour qu’elle soit ajoutée à l’ordre du jour.
La porte-parole du collectif tenait à la main les deux-mille signatures recueillies par la pétition contestant le projet du maire.

Avant même que nous entamions les débats, l’adjoint aux sports, M. Giannini, demande la parole. Il débute alors une tirade très opaque, au sujet de tracts et de publications sur internet portant atteinte à la personne du maire et qui circuleraient dans la commune. Il sous-entend que des élus d’opposition sont les auteurs de ces tracts, sans préciser quel groupe d’élus, ou quel élu en particulier est en cause.
Le conseil municipal n’est pas une assemblée qui peut tolérer des sous-entendus : je demande donc à M. Giannini de montrer les publications dont il parle, ce qu’il n’est pas en mesure de faire, et de préciser à quels élus il fait allusion, ce qu’il refuse également.

Je déclare alors que le conseil ne peut être poursuivi tant que M. Giannini n’aura pas précisé ses allégations devant l’assistance : le maire suspend alors la séance, et nous réunit, à l’étage supérieur de l’hôtel de Ville, M. Giannini et nous-mêmes, responsables des groupes d’opposition, en présence du directeur général des services dont on sait le rôle important qu’il joue aux côtés du premier magistrat…

Je comprends très vite de quoi il s’agit : c’est à de vieilles querelles sans cesse entretenues entre anciens amis de la majorité municipale, aujourd’hui opposés et qui s’envoient à la figure tracts et billets de blogs agressifs, que M. Giannini faisait allusion : bien entendu, ni moi-même ni les collègues de mon groupe n’étions en cause : pourtant, les propos que l’adjoint au sport a tenus étaient suffisamment ambigus pour éveiller des interrogations chez les citoyens assistant au Conseil : j’exige donc des excuses.

De retour en séance, M. Giannini peine à trouver les mots mais, voyant nos regards insistants, il finit par prononcer le seul qui compte : « excuses ». Je déclare alors que nous acceptons cette amende honorable.

Je ne veux pas croire que cet étrange incident de début de Conseil ait été sciemment orchestré pour « noyer le poisson » sur le vrai sujet qui intéressait les citoyens venus nombreux assister aux débats, celui du boulevard Général de Gaulle.

C’est pourtant ce qu’ont pensé plusieurs des participants du public, frustrés et en colère lorsqu’ils virent le maire et la plupart des élus de la majorité tourner les talons à l’issue de la lecture par l’adjoint à l’urbanisme d’un argumentaire sur le projet d’aménagement, les laissant forcément sur leur faim.
Venus pour qu’on leur parle des trottoirs du boulevard de Gaulle, ils ont assisté à de la politique de caniveau.

Quant à moi, je n’entends pas me résoudre à ce que le débat public soit abaissé à ce niveau à La Trinité. Nous y veillerons.