est-eclair

INTERVIEW DANS L’EST-ECLAIR

Je serai demain à Romilly-sur-Seine, où les camarades de la fédération MRC de l’Aube m’ont invité à animer un débat sur les questions de santé, dans le cadre du lancement de la campagne de Jean-Pierre Chevènement.

A cette occasion, j’ai répondu à une interview pour le quotidien régional l’Est-éclair :

Le MRC lance le débat sur le système de santé

Romilly-sur-Seine- Le Mouvement républicain et citoyen (MRC) a invité le docteur Polski à une conférence-débat sur la délicate problématique de la santé

Ladislas Polski, secrétaire national du MRC, spécialiste des questions sanitaires auprès de J.-P. Chevènement

Ladislas Polski, secrétaire national du MRC, médecin généraliste, sera vendredi à Monmousseau pour animer un débat sur les difficultés que connaît aujourd’hui le système de santé en France.

Comment rééquilibrer l’offre de soins sur le territoire, notamment en ce qui concerne les généralistes ?
« Les inégalités d’accès aux soins, qu’elles soient sociales ou géographiques, sont une blessure du pacte républicain. Le très faible nombre de médecins généralistes qui s’installent et leur concentration dans les zones urbaines et littorales accroissent encore les inégalités territoriales du recours aux soins. Il faut agir à la fois sur la démographie médicale, mais les mesures prises voient leurs conséquences apparaître à dix ans. Il est donc nécessaire de revoir en profondeur les modes d’exercice de la médecine de proximité. »

Faut-il mettre fin à leur liberté d’installation ? Mettre en place des mesures incitatives ?
« Les mesures coercitives, là où elles ont été mises en place, notamment en Allemagne, ont souvent entraîné une crise des vocations médicales, ce qui n’est jamais bon pour une profession ni pour les usagers ; quant aux mesures incitatives d’ordre purement financier pour encourager l’installation dans les zones sous-dotées en professionnels de santé, elles ont montré leur faible efficacité.
Il faut inciter à l’installation en développant de nouveaux modes d’exercice pour les professionnels, qui prennent en compte les nouvelles aspirations des professionnels de santé. Il faut renoncer à l’image d’Épinal du médecin de campagne installé à vie sur le même territoire, corvéable à merci jour et nuit, mais des pistes existent pour développer malgré ces contraintes un accès de tous à des soins de qualité. »

Que peuvent apporter les maisons de santé pluridisciplinaires ?
« Ce type de structure est effectivement l’une des pistes à explorer pour développer une médecine de proximité coordonnée et pluriprofessionnelle, alliant soins et activités de prévention, intégrant des professionnels en formation et prévoyant une rotation de professionnels qui n’exercent pas tous simultanément, mais organisent un système de vacations, utilisant les techniques de télésanté, notamment pour les consultations qui peuvent être pratiquées à distance, mettant en œuvre de nouveaux modes de rémunération forfaitaire comme alternatives au paiement exclusif à l’acte qui est inflationniste et générateur d’inégalités d’accès aux soins…

Qu’est-ce qu’une vision républicaine de la santé ?
« C’est d’abord défendre l’hôpital public qui, sur de nombreux territoires, assume seul la synthèse républicaine entre excellence médicale et égalité d’accès aux soins.
C’est garantir la pérennité du financement de la Sécurité sociale, héritée du programme du Conseil national de la Résistance, qui veut que chacun bénéficie de soins selon ses besoins, et participe à leur financement selon ses moyens.
C’est combattre les inégalités sociales et géographiques d’accès aux soins dans la médecine ambulatoire. »