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MRS : CA MARCHE!

En juin dernier, en visite dans le Queyras, j’avais pu mesurer l’angoisse des habitants devant le risque, annoncé pour septembre, de voir disparaître toute présence de médecin généraliste sur ce territoire, d’autant plus isolé que la seule route qui le dessert est régulièrement fermée à la circulation durant l’hiver.

Il nous a fallu beaucoup d’énergie, et de pragmatisme, en soutien à la communauté de communes de l’Escarton du Queyras et en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé, pour trouver une solution à ce grave problème.

Aujourd’hui, quelques mois après cette première visite, accueilli par les élus du Queyras et par Joel Giraud, député de la circonscription et mon collègue au Conseil régional, en présence du sous-préfet de Briancon, je revenais sur les lieux pour constater le travail accompli.

Depuis plusieurs semaines, une offre de soins de premier recours a été réimplantée à Aiguilles. Autour du Docteur Graglia et de l’association Selliance de Gap, une petite dizaine de médecins se relayent chaque semaine et  assurent la présence continue d’un médecin qui loge sur place.

Adossée à l’hôpital d’Aiguilles qui trouve là une nouvelle jeunesse et voit conforter la légitimité, contestée par certains lors des débats sur l’élaboration du Projet régional de santé,  du maintien de ses lits d’hospitalisation en court séjour, cette Maison Régionale de la Santé ne désemplit pas : à notre arrivée, la salle d’attente était pleine. Près de 70 patients par jour se pressent en cette période de vacances scolaires qui augmente la population d’une vallée où le tourisme est une activité importante.

Après avoir visité le site, nous avons eu un échange très enrichissant sur les perspectives de développement de cette Maison régionale de la santé.

J’ai ainsi pu rappeler les pistes à développer pour renforcer, enrichir et pérenniser cette offre de soins : actions de prévention et d’éducation à la santé, consultations de spécialistes venus des hôpitaux de la région mais aussi correspondant avec les médecins locaux  par le biais des techniques de télésanté, accueil de professionnels en formation qui pourront se familiariser au territoire et à l’exercice pluridisciplinaire en ambulatoire, nouveaux modes de rémunération pour les professionnels, sont autant de pratiques innovantes que la Maison régionale de la santé d’Aiguilles va pouvoir accueillir.

Faire de ce territoire, l’un des plus fragiles de la région pour l’accessibilité géographique aux soins, le lieu d’accueil de pratiques innovantes et performantes, voilà qui nous donne de bonnes raisons de nous féliciter d’avoir lancé cette politique régionale, certes volontariste, au sens où elle ne relève pas d’une compétence obligatoire de la Région, mais mise au service de l’une des compétences obligatoires de notre collectivité régionale, celle de l’aménagement du territoire.

J’avoue que je n’ai pas boudé mon plaisir lorsque plusieurs habitants, que j’avais rencontrés en juin dernier et qui m’avaient exprimé leur angoisse devant la désertification médicale de leur territoire, sont venus me dire tout le bien qu’ils pensent de cette politique régionale qui a fait une preuve rapide de son efficacité…